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(ou rétinol, et les caroténoïdes) (liposoluble) 1) Origine et nature On englobe sous ce terme deux types de substances qui dérivent les unes des autres : Les provitamines A ou caroténoïdes d’origine végétale et la vitamine A ou rétinol (rétine, partie du fond de l’oeil qui est sensible à la lumière) que l’on trouve surtout dans la chair et le foie des poissons ou des animaux. – Le terme provitamine A est employé pour désigner certains caroténoïdes (600 identifiés), dont le béta-carotène est le chef de file ; précurseurs de la vitamine A, ils ont après transformation une activité biologique comparable. – Le carotène se divise en alpha-carotène et bêta-carotène. Le premier est le moins actif et c’est celui qui se trouve dans les carottes. – Ces provitamines colorent les fruits et les légumes en rouge ou en jaune orangé (abricots, melons, carottes). – Le rétinol est considéré par certains comme une forme de stockage. L’organisme peut stocker ce rétinol dans le foie en grande quantité et c’est pour cela qu’en absorbant de l’huile de foie de poisson, il est possible de s’intoxiquer avec cette substance.
2) Les sources – Sources principales en vitamine A végétale (provitamine A) Carottes (12 000), persil-pissenlit (8 320), fenouil-aneth, épinards-bettes (9 420), chou vert, mâche, cresson fontaines et alénois, brocoli (3 500), melon-citrouille. – Sources principales en vitamine A animale (le rétinol) L’huile de foie de morue (85 000), foie de génisse (10 250), beurre (3 300) camembert (1 020), oeufs crus (1 140) – En supplémentation; Biogardol
3) Historique et découverte – Le papyrus d’Ebers (plus 1500 ans avant J-C) signalait déjà que la cécité crépusculaire et les lésions entraînant une opacité de la cornée devaient être traitées par le foie de boeuf et celui de coq noir. – Dans la bible, l’ange Raphaël indique à Tobie comment guérir la cécité de son père : “Étale le fiel de poisson sur ses yeux…”. – 1750, en Allemagne, on soignait la cécité à l’aide d’huile de foie de morue. – C’est dans le lait que Hoptkins et Steep découvrirent en 1909, un facteur de croissance qu’ils baptisèrent vitamine A. – En 1913, Mac Collins et Davis l’extraient du beurre et du jaune d’oeuf. – La vitamine A fut enfin isolée en 1931 par Karrer, qui définit sa formule chimique. – La synthèse de la vitamine A fut effectuée en 1947 par Ister.
4) Caractéristiques La vitamine A est stable à la chaleur, mais très rapidement dégradée par les acides, et extrêmement sensible à l’oxydation : à l’air et à la lumière (le beurre rance ne contient plus de vitamine A). Les caroténoïdes ne sont pas piégés par le foie, on les retrouve dans lipides circulants qu’ils protègent de l’oxydation, dans les membranes des cellules, dans la peau et dans la rétine qu’ils protègent du soleil, dans le tissu adipeux et dans les testicules. Le bêta-carotène possède des capacités anti-oxydantes que ne possède pas la vitamine A. En particulier, il est capable de neutraliser une espèce voisine des radicaux libres ; l’oxygène singulet impliqué dans le vieillissement et dans les cancers de la peau.
5) Rôle Trois grands domaines : la vue, la croissance et la peau – Indispensable à la vue Le rétinol se transforme en rétinal, une substance voisine et le rétinal s’unit à une protéine ; le produit obtenu est appelé rhodopsine et la rhodopsine est un des éléments constituant le pourpre rétinien. On est certain qu’elle fait défaut chez tout sujet qui se plaint de cesser de voir normalement au crépuscule. Les caroténoïdes s’avèrent capables (avec la vitamine C) de retarder l’apparition de la cataracte. – A un effet sur la croissance et la reproduction Elle est nécessaire au bon développement et à la croissance de l’embryon, de l’enfant et de l’adolescent et son rôle a été clairement démontré quant au volume et à la concentration des spermatozoïdes. – Participe à l’équilibre et au renouvellement des tissus épithéliaux (tissu de recouvrement de la surface et des cavités internes de l’organisme) – Ce rôle est confirmé par l’action des rétinoïdes (analogues chimiques de la vitamine A) dans la cicatrisation et dans les affections dermatologiques; en particulier dans les troubles graves de la kératinisation (infiltration des couches superficielles de la peau ou d’une muqueuse par de la kératine) ou transformation pathologique des couches superficielles de l’épiderme (psoriasis, ichtyoses…). L’ichtyose (gr. ikhthus, poissons) : Etat particulier de la peau qui est sèche et couverte de squames fines à bords libres, semblables aux écailles de poissons , il peut être généralisé, mais respecte la face, les plis, les paumes des mains, et les plantes des pieds. La squame (lat. squama, écaille) : Lamelles épidermiques qui se détachent de la surface de la peau. Quand elles sont petites et très fines, elles sont dites farineuses, furfacées ou pityriasques. La kératine (gr. kéras, corne) : scléroprotéine présente dans les phanères. Les phanères (gr. phanéros, apparent) : Terme générique par lequel on désigne les productions épidermiques apparentes, telles que les poils, ongles, cornes, etc… La scléroprotéine : Variété de protéine simple (holoprotéine) existant dans les tissus de soutien et les phanères. P. ex. le collagène, l’élastine et la kératine. L’holoprotéine : Pour certains syn. de protéine. Nom donné à un groupe de protéines dont l’hydrolyse produit presque uniquement des acides aminés. On les divise notamment en protamines, histones, albumines, globulines, scléroprotéines. La protéine : Composé organique polymère formé à partir d’acides aminés comme monomères. Les chaînes formées comprennent de 50 à 1 000 molécules de monomères. Sur les 200 acides aminés connus, vingt seulement entrent dans la composition des protéines de mammifères. Celles-ci jouent un rôle capital, cumulant des fonctions biologiques (enzymes, hormones, chromosomes, virus…) et de matériaux de structures (muscles, cartilages, peau, cheveux). On les divise en holoprotéines et en hétéroprotèines. L’hétéroprotéine : Nom donné à un groupe de protéines complexes, dont l’hydrolyse produit des acides aminés et des substances non protidiques (groupement prosthétique). On les divise en glucoprotéines (mucine), lipoprotéines, nucléoprotéines, chromoprotéines (hémoglobine) et phosphoprotéines (caséine). L’histone : Terme générique appliqué à des protéines simples (holoprotéines) basiques qui, au sein du noyau cellulaire, sont liées à l’acide désoxyribonucléique (ADN) dans les nucléosomes et jouent une rôle de répression non spécifique dans la transmission du message génétique. L’albumine : Variété de protéine simple (holoprotéine) soluble dans l’eau. Les albumines existent dans le sérum sanguin, l’oeuf, le lait, le protoplasma.. La globuline : Groupe des holoprotéines dont le poids moléculaire est le plus élevé. Il comprend les euglobulines, insolubles dans l’eau pure, solubles seulement en présen- LES VITAMINES LA VITAMINE A (suite) (ou rétinol, et les caroténoïdes) (liposoluble)
ce d’électrolytes et les pseudoglobulines, solubles dans l’eau pure. – La vitamine A exerce une action régulatrice sur les glandes sébacées et sudoripares. – Le bêta-carotène est, avec la vitamine E et d’autres caroténoïdes comme le lycopène (que l’on retrouve surtout dans les tomates) un puissant lipoprotecteur. En d’autres termes, il nous protège du rancissement, qui joue un rôle majeur dans le vieillissement et dans les maladies dites dégénératives (cancers, pathologies cardiovasculaires, dégénérescence cérébrale…). – Elle a des relations avec la thyroïde, les alcooliques devraient en consommer davantage, – Elle a des rapports avec la régularisation du cholestérol, – Elle un rôle de prévention infectieuse au niveaux des muqueuses, elle améliore la sécrétion des sucs gastriques ce qui permet une meilleure digestion des protéines, elle est conseillée dans le traitement de l’acné. 6) Apport – 5 000 U.I,. c’est l’estimation par jour mais il serait plus sage et plus logique d’estimer la quantité par semaine. En effet la vitamine A peut se conserver dans le corps, elle peut constituer d’importantes réserves au sein même de l’organisme. – Consommation idéale : Un 1/3 sous la forme de matières animales (250 g de foie de veau, ou génisse par mois) et 2/3 par des aliments de nature végétale. Mais le consommateur absorbe d’autres produits lui apportant de la vitamine A d’origine animale: le beurre, la crème, le fromage, les oeufs, par exemple. Contre indications – La vitamine A prise avant la conception et pendant le premier trimestre de la grossesse peut être tératogène (des malformations du foetus). Il est déconseillé aux femmes en âge de procréer de prendre plus de 6 000 U.I. Par contre le bêta-carotène est totalement dépourvu de toxicité et donc il est plus judicieux de prendre en supplémentation du bêta-carotène que de la vitamine A. – La prise de rétinoïdes est proscrite pendant la grossesse mais celle-ci doit être évitée après l’arrêt de la médication, pendant une période qui varie avec le rétinoïde administré. La grossesse est une contre indication absolue.
7) Avitaminose A – Atteintes de l’oeil 1) L’héméralopie qui est une altération de la vision crépusculaire et nocturne. 2) La xérophtalmie (du grec xeros, sec), la cornée se dessèche (plus humidifiée par les glandes lacrymales) et par conséquent elle devient opaque avec pour conséquence la cécité. Sur des enfants de moins 4 ans, le phénomène peut accomplir son cycle complet jusqu’à devenir incurable en quelques heures. – Altérations dermatologiques Ce sont généralement des phénomènes semblables à un certain dessèchement des glandes, des muqueuses et de l’épiderme ; dans les cas graves, la peau devient purulente, épaisse et dure (hyperkératose : prolifération de la couche cornée de l’épiderme), les glandes salivaires sont atteintes et la bouche se dessèche, la paroi intestinale s’atrophie, les poumons se dessèchent et tout l’organisme est atteint. Dans le même temps, il perd toute possibilité de résister aux agents infectieux extérieurs. – Altérations du développement Elle entraîne des retards de croissance souvent associés à un déficit en vitamine E et en Zn.
8) Hypervitaminose (avec risque d’intoxication) Un surdosage aigu (La vitamine A animale ou le rétinol, et aussi les rétinoïdes qui sont les analogues chimiques de la vitamine A) provoque une hypertension intracrânienne qui entraîne des vertiges, des nausées et des vomissements, une fontanelle bombée chez le nourrisson et des céphalées occipales chez l’adulte, une desquamation de la peau et des muqueuses. – Il n’y a pas hypervitaminose A par la vitamine bêta-carotène. En effet étant absorbée par l’intestin grêle, et non stockée par le foie, le surplus en est directement éliminé.
9) Groupes à risque Le manque de vitamine A dans l’organisme peut exister même si la nourriture du sujet en contient; il peut y avoir une impossibilité d’absorber la vitamine, cela provient de l’appareil digestif. – C’est par l’intestin grêle que la provitamine A (d’origine végétale) est assimilée par l’organisme humain, s’il est malade et incapable de retenir la vitamine, celle-ci sera aussitôt éliminée. Les réserves de vitamine A peuvent être en diminution du fait: – de toute maladie atteignant le foie qui contient les 9/10 du stock organique de vitamine A; – de toute maladie altérant les cellules graisseuses (dans le foie, le rétinol est stocké à la fois dans les globules de graisses des cellules hépatiques et ceux des cellules graisseuses), par exemple l’hépatite chronique et la cirrhose; – des maladies digestives chroniques (diarrhées) et des parasitoses (ascaris, oxyures, lamblia, schistosomes), qui diminuent l’absorption intestinale; – de mucoviscidose, maladie héréditaire avec trouble de l’absorption des graisses, et de toutes les affections avec troubles de l’absorption des graisses, comme l’atrésie (rétrécissement) des voies biliaires; – de traitements prolongés par les corticoïdes – de la pollution (atmosphériques, cigarettes, métaux lourds, l’alcool, pesticides, insecticides).
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