* B1
(thiamine ou aneurine)
(hydrosoluble)
1) Les sources
Aujourd’hui, on la trouve principalement dans :
– les levures,
– les graines des céréales complètes dont la cuticule comporte
de fortes concentrations, le pain complet (farine de maïs),
– les germes de céréales et surtout le germe de blé,
– les abats : le foie, coeur, rognons,
– la viande de porc,
– le jaune d’oeuf,
– les légumineuses : pois, lentilles, fèves,
En moindre quantité dans :
– le poisson (mais certains contiennent une enzyme, la thiaminase, qui peut
la détruire),
– les fruits oléagineux (amandes, noix, noisettes),
– les bananes.
– Comme dans le son qui est l’écorce du grain de blé, la
vitamine B1, dans les fruits, se trouve concentrée surtout dans le peau.
Il convient donc de nettoyer très soigneusement les fruits dont on peut
manger la peau, comme les pommes, les poires, les cerises surtout, et les abricots.
2) Historique et découverte
– En 1887, un médecin hollandais du nom de Eijkmann, qui exerçait
dans les îles de la Sonde, désespérait de guérir
ses patients atteints d’une maladie appelée par les indigènes
: béribéri (ce qui signifie extrême faiblesse). Il mit en
évidence que ce n’était pas la présence d’un
élément toxique qui provoquait le béribéri mais
l’absence d’un élément essentiel dans le riz décortiqué.
– En 1901, Grijns émit l’hypothèse que le composant faute
duquel survenait le béribéri, était une substance indispensable
au métabolisme du système nerveux.
– C’est en 1910 que Casimir Funk isola ce mystérieux constituant.
Tout d’abord à partir de la cuticule du riz, un peu plus tard à
partir de la levure de bière.
– En 1926, le groupe B fut scindé en deux.
– En 1927, Jansen et Donath isolèrent du son du riz le chlorhydrate de
B1 cristallisé : ils l’appelèrent aneurine.
– C’est seulement en 1931 que Williams et Windaus trouvèrent la
formule exacte de la vitamine B1, et en 1936 que deux équipes de scientifiques
en réussirent la fabrication par synthèse : Andersad et Westphal,
puis Jansen et Williams.
3) Caractéristiques
– La molécule contient 12 atomes de C, elle contient aussi de Na et S.
– La vitamine B1 qui se trouve dans les légumes verts, n’est pas
détruite par la cuisson de ceux-ci, mais comme elle est soluble dans
l’eau, il ne faut donc pas jeter l’eau car on jette en même
temps la vitamine B1.
– Il est utile de savoir que la vitamine B1 résiste mieux à
la chaleur en milieu acide qu’en milieu alcalin. On peut donc, chaque fois
que c’est possible, ajouter un peu de vinaigre ou de jus de citron au cours
de la cuisson.
– L’ensemble de l’organisme en contient 25 mg, diffus dans tous les
tissus et surtout dans le foie, les reins, le cerveau et le coeur (le myocarde
est l’un des tissus les plus riches).
myocarde : (gr. myo, muscle ; kardia, coeur)
– Il n’y a pas de stockage de la vitamine B1 dans l’organisme,
et comme tout excès d’apport est rapidement éliminé,
le moindre trouble d’absorption risque d’entraîner des carences.
– Les conserves n’en contiennent plus car le passage à l’autoclave
les détruit.
– C’est après la vitamine C, la vitamine la plus fragile, elle est
en effet très sensible :
– à la chaleur, elle est dénaturée à 100°C,
en milieu aqueux et alcalin. Les pertes à la cuisson dépendent
de l’aliment, du degré d’acidité, et des conditions
du traitement. Par contre, la congélation ne modifie sa teneur dans les
aliments ;
– au taux d’oxydation, dont toute modification entraîne une perte
d’activité biologique ;
– à l’acidité du milieu ;
– à l’ionisation.
– Il faut tenir compte que la vitamine B1 est soluble dans l’eau et
que le lavage des aliments la détruit.
4) Rôle
Les trois grands domaines de son action : Les
enzymes, le système nerveux, le métabolisme cellulaire (sucre)
et le coeur.
– L’action de la vitamine B1 est très particulière.
Elle n’agit pas directement, elle s’associe à la protéine
pour donner un corps appelé enzyme, dont il existe différentes
sortes, indispensable à l’opération de biochimie que constitue
ce que l’on appelle l’assimilation de la nourriture. L’intervention
du Mg dans la transformation de la vitamine B1, est important.
– Dans le fonctionnement du système nerveux : c’est un neurotransmetteur
qui agit en synergie avec l’acétylcholine c’est à dire
qu’elle participe à la transmission de l’influx nerveux,
tant dans le système nerveux central (encéphale, cervelet, et
moelle épinière) que dans le système périphérique
(réseau de nerfs reliant le système nerveux central aux muscles
et aux viscères).
acétylcholine : Ester acétylé de
la choline. Ce corps vagomimétique (nerf vague, pneumogastrique) est
le médiateur chimique des nerfs cholinergiques ; il provoque la vasodilation
des artères et des capillaires, renforce les contractions du tube digestif,
déclenche la contraction et l’hypersécrétion des bronches.
– Aussi son rôle est-il important dans le fonctionnement musculaire
en général, et prévient la dégénérescence
du muscle cardiaque en particulier (coeur), ainsi que dans la mémorisation.
– au niveau cellulaire, elle joue un rôle capital dans le métabolisme
énergétique, surtout celui des glucides dont elle permet et régule
l’utilisation.
– La vitamine B1 réduit l’acidité du sang en diminuant
l’acide lactique en en permettant l’incorporation de celui-ci
dans les voies
(thiamine ou aneurine)
(hydrosoluble)
– La vitamine B1 fait partie de l’enzyme qui transforme l’excès
de sucre en graisse pour rétablir l’équilibre entre ces deux
corps.
5) Apport
– Ces besoins ne sont pas en rapport avec l’âge ou le poids du sujet,
mais avec son métabolisme propre. On appelle métabolisme l’ensemble
des transformations chimiques qui s’opèrent dans le corps, soit
par assimilation, et c’est l’anabolisme, soit par désassimilation,
et c’est le catabolisme. C’est l’importance du métabolisme
qui détermine les besoins en vitamine B1. Or le métabolisme se
mesure en Calories. On peut considérer en gros, que le besoin en vitamine
B1 exprimé en microgrammes est égale à la moitié
de la consommation énergétique exprimée en calories. Exemple
: Consommation d’énergie 2 400 calories, le besoin en vitamines
B1 sera égal 1 200 mg (soit 1,2 mg ou 400 U.I.).
– Ce qui importe aussi, c’est une grande régularité dans
l’apport de la vitamine B1 : elle ne peut pas être mise en réserve.
C’est au moins au rythme de deux fois par semaine que l’on doit veiller
à un apport en vitamine B1.
6) Avitaminose B1
– La grande carence entraîne le béribéri.
– La carences partielles se manifestent par une perte de poids, une anorexie
tenace, qui constitue un symptôme constant et caractéristique,
de l’irritabilité, une altération de l’état
général avec fatigue croissante, puis troubles nerveux
dans les membres (fourmillements, polynévrites) et des atteintes
du système nerveux central (difficultés de concentration,
trous de mémoire (dépression), des troubles gastriques
et cardiaques à types d’insuffisance.
– Elle est fréquente chez les alcooliques (la présence d’alcool
détruit ou absorbe la vitamine B1).
– La femme enceinte et la mère qui nourrit son bébé au
sein doivent veiller à doubler leur ration de vitamine B1, toujours par
des aliments naturels.
7) Hypervitaminose
– La toxicité de la vitamine B1 est très faible : on a seulement
constaté que de fortes doses, elle pouvait être diurétique.
8) Groupes à risque
– Son absorption est très perturbée par l’alcool, l’excès
de café, très diminuée chez les personnes âgées
et en cas de vomissements, de diarrhées, de colite ulcéreuse,
de cancer, de maladies hépatiques et d’absence de sécrétion
acide de l’estomac.
9) Action thérapeutique
– Elle participe aux traitements contre ce qui est douleur, rhumatisme,
sciatique, névralgie, névrite, maux de tête, et le sujet
peut se traiter lui-même s’il sait que le médicament appelé
thiamine n’est autre que la vitamine B1.
– La vitamine B1 est prescrite également, associée ou non aux
vitamines B6 et B12, en tant qu’adjuvant dans le traitement de certaines
névrites (névrite optique, par exemple) et polynévrites,
dans les sciatiques, lumbagos ou torticolis, dans certaines névralgies,
et lors de lésions nerveuses (compression ou section d’un nerf).
– On a signalé l’effet répulsif de cette vitamine contre
les moustiques, cependant, cet effet est vérifié qu’à
condition d’absorber des doses quotidiennement très importantes
(intérêt dans les zones où sévit le paludisme).
– En résumé, la vitamine B1 est indispensable, en synergie avec
le magnésium et d’autres vitamines du groupe B, à la production
d’énergie et au métabolisme des cellules nerveuses.