* D

(calciférol)

(liposoluble)
vitamine du squelette

1) Les sources

Le calciférol qui circule dans le sang à une double origine:

Le soleil et l’huile de foie de morue (flétan, sardine, anguille,
hareng, saumon, maquereau…). Une semaine d’ensoleillement suffit à
multiplier par 10 la concentration de vitamine D3.

2) Historique et découverte

– Francis Glisson, professeur de médecine d’anatomie, il fut le
premier à s’intéresser à ce mal. Sans doute parce
que les déformations affectaient prioritaire la colonne vertébrale,
le rachis. On adopta le terme de rachitis, puis de rachitisme, pour désigner
ce mal.

– En 1782, le Dr. Dale Perceval eut l’idée de faire absorber de
l’huile de foie morue aux rickets (enfants chétifs et contrefaits
-jambes arquées et dos bossu- des quartiers pauvres de l’Angleterre).

– Dès 1827, en France, le Dr. Bretonneau administra aux enfants atteints
de rachitisme de l’huile de foie morue.

– En 1890, Palm qui, outre le côté protecteur de l’huile de
foie morue, affirma le pouvoir guérisseur des expositions du soleil.

– En 1865, le médecin A. Trousseau dans son manuel de médecine
clinique, est le premier à recommander à la fois l’absorption
de l’huile de fois de morue et de l’exposition au soleil.

– En 1919, l’effet curatif des rayons ultra-violets est prouvé.

– Mac Collum et Mellanbourg découvrirent que huile de foie de morue contenait
des vitamines A et D.

– En 1921, Huldechinky traita le rachitisme par les ultra-violets, et Hess et
Steenbock établirent la présence dans la peau d’une substance
qui deviennent anti-rachitique lorsqu’elles sont irradiées. Rosenstein
identifia ensuite ces substances, les ergostérols

– Windaus, chimiste allemand, prix Nobel de chimie en 1928, parvint à
isoler la vitamine D2, forme d’origine végétale de la vitamine
D; et c’est encore lui qui isola la vitamine D3, forme d’origine animale,
à partir de l’huile de foie de thon.

3) Caractéristiques

– La formule chimique de la vitamine D contient près de 30 atomes de
carbone, c’est une formule apparentée à celle du cholestérol
qui ne concerne que la formule et pas le rôle.

– Elles est relativement stable à la chaleur mais elle
craint l’air et la lumière. On se trouve donc dans
l’obligation de la conserver dans des flacons scellés, aux parois
teintées.

La vitamine D3 est la plus naturelle. La vitamine D2 est un produit
de synthèse, ou, sinon un véritable produit de synthèse,
un produit résultant d’opérations très particulières.
Il s’agit de l’irradiation ultra-violette d’une substance que
l’on appelle argostérol, qui est voisine de la vitamine D2, on la
trouve dans l’ergot de seigle. L’ergostérol ne peut pas être
transformé en vitamine D2 par l’organisme. On réalise cette
transformation en laboratoire et industriellement et cela donne la vitamine
D2 que l’on trouve en pharmacie, donc médicamenteuse. Cette irradiation
par les ultra-violets se réalise également dans l’organisme
sur une substance voisine de l’ergostérol, une substance appelée
7-deshydrocholestérol et qui se trouve dans le peau ; le rayonnement
la transforme en vitamine D3 qui la diffuse ensuite dans l’organisme. On
donne des noms significatifs à ces vitamines:

La vitamine D, c’est la “calciférol”

La vitamine D2, c’est l’”ergocalciférol”
(présente surtout dans les plantes).

La vitamine D3, c’est le “cholécalciférol”
(présente surtout dans les produits d’origine animale).

– L’une des caractéristiques de la vitamine D est… qu’elle
n’est pas à proprement parler une vitamine puisque, si l’ergocalciférol
(vit.D2) ne peut provenir que de l’alimentation, l’organisme est capable
de synthétiser la vitamine D3 dans les couches basales de l’épiderme,
à partir du cholestérol, sous l’influence des rayons ultra-violets

(une semaine d’ensoleillement peut multiplier par 10 la concentration dans
l’organisme en vitamine D3).

– La vitamine D d’origine interne est absorbée directement par les
vaisseaux, la vitamine D d’origine externe est d’abord absorbée
dans l’intestin grêle en présence de graisse avant de rejoindre
la circulation générale.

– La synthèse cutanée couvre une part importante des besoins de
l’organisme. Cette part est difficile à évaluer avec exactitude
mais satisfait de 50 à 70% des besoins, selon les conditions climatiques,
géographiques et sociales.

4) Rôle

Trois grands domaines : l’ossification, le régulation
du mouvement Ca et P

La vitamine D semble avoir pour principale fonction la régulation
du mouvement du Ca et P dans l’organisme. Fixer et durcir d’une part,
solubiliser et éliminer, voilà une fonction nettement régulatrice.
Cette fonction régulatrice la conduit à régler l’acidité
du suc intestinal : en effet, quand le suc digestif est plus acide, l’organisme
absorbe davantage de Ca ; lorsque ce suc digestif est alcalin, le Ca n’est
pas absorbé par l’intestin et se voit rejeter, éliminer par
les selles.

On peut toujours faire absorber du Ca aux enfants qui grandissent mal,
si l’on n’y joint pas de la vitamine D en quantité, ce Ca ne
sera pas fixé
.

– Elle joue un rôle capital dans l’ossification, en accroissant
l’absorption et la fixation du Ca et P, mais son champ d’activité
déborde largement le cadre du métabolisme dans lequel elle intervient
à tous les niveaux ;

– dans l’intestin, elle augmente l’absorption phosphocalcique ;

– dans les os, son activité est complexe, elle augmente la quantité
de Ca excrétée dans le sang et agit sur les ostéoblastes
(cellules qui élaborent la substance osseuse) ;

– au niveau rénal, elle favorise la ré-absorption du phosphore.

– De nombreux tissus comportent en effet des récepteurs pour cette vitamine
qui participe également :

– à la différenciation de globules blancs essentiels à
la réponse immunitaire ;

– à la synthèse d’interféron, un agent de défense
contre les virus ;

– à la croissance des cellules de la peau ;

– au fonctionnement musculaire ;

(calciférol)

(liposoluble)

vitamine du squelette

– Facilite l’assimilation de Ca et P dans le tube digestif et limite
l’excrétion urinaire de cet élément la voie urinaire.

– Influence sur les glandes parathyroïdes qui sécrètent une
hormone permettant de contrôler le taux de Ca dans le sang.

– Influence sur la glande thyroïde qui sécrète une hormone
contrôlant le métabolisme cellulaire.

5) Apport

– Entre 400 et 600 U.I. par jour (400 U.I. est égal dix microgrammes
de vitamine D pure, cristallisée). Les doses conseillées sont
en général de 20 à 30 mg pendant les
2 premières années de la vie, puis en hiver jusqu’à
cinq ans.

– La vitamine D étant liposoluble, s’élimine difficilement
; il n’est donc pas nécessaire de prévoir une dose rigoureusement
quotidienne.

6) Avitaminose D

– La carence se manifeste chez l’enfant par le rachitisme qui
est une déformation du squelette avec gonflement au niveau des articulations,
des poignets…
Chez l’adulte, il y a des douleurs articulaires, des
troubles de la marche, faiblesse musculaire et de la tétanie et chez
les personnes, il y a une tendance ostéomalacie (ramollissement de l’os).

– Tendance à l’acidification et une augmentation du Cl avec une
baisse Ca et du P.

7) Hypervitaminose

– Administrée à forte dose (25 à 75 m/kg/jour
et absorbée pendant plusieurs semaines), la vitamine D est toxique,
et peut provoquer des réactions sérieuses : anorexie, nausées,
perte de poids, fréquence accrue des mictions, déshydratation,
hypertension. Si l’intoxication se poursuit, il y a une calcification des
tissus : les sels de Ca se déposent au niveau des reins, des vaisseaux
sanguins, du coeur et des poumons.

L’administration de fortes doses pendant la grossesse peut provoquer
un avortement ou une hypercalcémie du nourrisson
(faciès particulier,
retard psychomoteur, anomalies cardiovasculaires)

8) Groupes à risque

– Les nourrissons, les adolescents, les femmes enceintes, les personnes âgées
et tous les sujets atteints d’affections provoquant une mal-absorption
chronique (ablation de l’estomac, insuffisance biliaire, pancréatique
ou rénale qui entraînent une diminution de la synthèse.

– Les alcooliques chroniques ;

– les sujets traités avec certains médicaments qui interfèrent
avec le métabolisme de la vitamine D (antiépileptiques, et la
rifampicine utilisée contre le tuberculose.

– Les sujets atteints d’anomalies héréditaires du métabolisme
de la vitamine D.

9) Emploi thérapeutique

– On a reconnu son efficacité dans certaines maladies osseuses comme
la tuberculose (mécanisme de décalcification) et la tuberculose
pulmonaire (Gilbert Créola).

– Une autre circonstance où un appoint naturel en vitamine D se révèle
utile est la ménopause.

– Favorise la cicatrisation des plaies.

– Traitement de l’acné ou de la stérilité (attention
à hypervitaminose).

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