* B3 ou PP
(Prévention de la Pellagre)
(niacine, acide nicotinique et son dérivé la nicotinamide)
Elle est à associer au chrome
1) Les sources
– Les aliments d’origine végétale en contiennent rarement.
– Le grand réservoir de la vitamine PP c’est la viande , c’est
surtout comme toujours le foie de boeuf mais aussi de porc.
– sinon :
– Les levures,
– les champignons,
– les germes de céréales et céréales complètes
(orge, riz, etc…),
– les fruits secs,
– les légumineuses
– le café torréfié
Le maïs contient de la niacine, mais sous une forme qui n’est pas
assimilable par l’organisme. En outre, le maïs ne contient pas
non plus de vitamine B6, nécessaire à la transformation du tryptophane
en vitamine PP, et comporte un facteur qui inhibe la transformation du tryptophane
en niacine.
2) Historique et découverte
– On découvre une première description de la pellagre (pellis,
peau) au milieu du XVIII° siècle, dans “l’histoire naturelle
et médicale de la population des Asturies” de Gaspar Casal, à
Oviedo, en Espagne.
– En 1818, c’est un français, J.Hapeau, qui révèle
dans plusieurs villages des Landes, une maladie identique à la pellagre
italienne. Il en parle comme étant la “maladie de la misère”
ou le “mal de Teste”.
– En 1845, une thèse de Théophile Roussel est consacrée
à la maladie, dont on continue à ignorer l’origine.
– On constate enfin que la pellagre frappe les paysans consommateurs de maïs
et on en vient à penser que la pellagre est due à une altération
du maïs.
– C’est à Goldberger que revient le mérite d’avoir fait
le parallèle entre les habitudes alimentaires. Il fait modifier dès
1914 l’alimentation des orphelinats et des asiles dans lesquels sévit
la pellagre, et en 1915, on n’y signale plus aucun cas. Pourtant Goldberger
a beaucoup de mal à réfuter l’idée tenace qu’il
s’agit d’une maladie infectieuse.
– C’est encore Goldberger, et ses collaborateurs, qui sont frappés
par l’analogie entre la pellagre et une maladie… du chien, la “black
tongue” et qui démontrent qu’une même alimentation guérit
l’homme et l’animal. Ils rapprochent ensuite ces faits de la découverte
récente des premières vitamines et pressentent l’existence
d’une vitamine anti-pellagre…
– A la même époque, Funk, Weil, et Mouriquand, ont la même
intuition, en établissant définitivement la relation entre la
pellagre et l’alimentation à base de maïs.
– C’est seulement en 1937 que la vitamine PP (Pellagra Preventing : et
voilà comme une vitamine du groupe B s’appelle PP…) sera isolée
par Elvehgen, à partir d’aliments dont on avait remarqué
les propriétés anti-pellagreuses : le foie, la viande fraîche,
le lait. Il s’agissait de l’acide nicotinique ou nicotinamide (que
l’on préparait à l’état pur…. depuis 1867 !).
– On donnera à l’acide nicotinique le nom de vitamine B3.
– En 1946, Krehl démontre que le rat effectue la synthèse de la
vitamine PP à partir d’acide aminé : le tryptophane. Peu
après on constate qu’il en est de même chez l’homme.
– La vitamine B2 et B6 interviennent dans les réactions qui conduisent
du tryptophane à la vitamine PP , c’est pourquoi les oeufs
et le lait, qui sont relativement pauvres en niacine, mais riches en tryptophane
et en vitamine B2 et B6, sont anti-pellagreux.
La pellagre résulte ainsi d’une double carence :
– en vitamine PP (et accessoirement en autres vitamines B)
– en tryptophane : un acide aminé que l’on trouve dans les protéines,
surtout animales, mais qui est malheureusement le plus rare de tous les acides
aminés.
La pellagre est donc une maladie de malnutrition.
3) Caractéristiques
– On peut dire que la vitamine PP est un corps simple, il s’agit d’un
simple cycle hexagonal contenant un atome d’azote avec un groupement acide
(COOH) lié à un des atomes de C. Elle contient en tout que 6 atomes
de carbone.
– La vitamine PP se présente sous deux formes soit acide nicotinique
(qui vient d’être décrit), soit l’acide nicotinamide
(niacine), dans laquelle l’atome d’hydrogène du groupement
acide est remplacé par le groupement NH2. L’acide nicotinique et
la nicotinamide ont la même action sur l’organisme, de sorte que
l’on se réfère indifféremment à l’un ou
à l’autre en parlant de vitamine PP bien que ce nom soit correctement
celui de la nicotinamide.
– La nicotinamide est considéré comme une vitamine bien que
l’homme -comme les autres mammifères- puisse la synthétiser
à partir du tryptophane.
– Elle est présente dans tous les tissus mais surtout dans le foie qui
la met en réserve.
– L’acide nicotinique résiste à la chaleur, aux acides,
aux alcalis, à la lumière et à l’air. C’est
une substance extrêmement stable. La nicotinamide se transforme chauffée
en milieu acide ou alcalin, en acide nicotinique.
4) Rôle
Les trois grands domaines de son action : la respiration cellulaire,
le système nerveux et l’action dilatatrice sur les petits vaisseaux
sanguins.
– La vitamine PP est le précurseur de 2 co-enzymes qui interviennent
dans toutes les réactions d’oxydo-réduction de l’organisme.
– Elle a pour fonction d’aider au transport de l’oxygène dans
les cellules, assurant ainsi une fonction que l’on peut dire de res-
Prévention de la Pellagre
(niacine, acide nicotinique
et son dérivé la nicotinamide)
(hydrosoluble)
piration.
– Elle participe aussi aux grands métabolismes des glucides, des protéines
et des lipides.
– Elle termine l’incorporation de l’énergie vitale dans les
mitochondries.
5) Apport
– Le tryptophane est un des 20 principaux amino-acides constituant la matière
vivante. L’organisme humain est incapable de synthétiser l’acide
nicotinique à partir de molécules simples, mais il peut transformer
le tryptophane en nicotinamide, donc si une alimentation manque de vitamine
PP, mais apporte des tryptophanes, l’organisme n’en souffrira pas.
A condition de disposer d’un apport suffisant de cet acide aminé,
ainsi qu’en vitamine B2 et B6 et en Mg.
Maladie de Hartnup : maladie héréditaire
du métabolisme du tryptophane et reproduit en partie ou en totalité
les symptômes de la pellagre.
– Le besoin quotidien se situe en 12 et 20 mg.
6) Avitaminose PP ou B3
– Une alimentation riche en sucre blanc et farine raffinée provoque
une carence en niacine.
– D’une manière générale, les carences en vitamines
du groupe B, ne sont pas le fait du déficit de l’une d’entre
elles en particulier, mais d’une carence globale en vitamines de ce groupe,
avec un déficit plus accentué pour certaines, car elles agissent
le plus souvent de concert.
– Carences d’absorption, en particulier lors de constipation chronique
qui entraîne la transformation du tryptophane par la flore intestinale
en principe inactif, et lors d’une maladie génétique (maladie
Hartnup).
– Carence par malnutrition et surconsommation, intriquée avec celle des
autres vitamines B, en cas d’alcoolisme chronique.
– Certains médicaments exposent au risque de déficit en vitamine
PP, en particulier l’Isoniazide (employé dans le traitement de la
tuberculose), ou la Carbidopa, utilisée dans le traitement de la maladie
de Parkinson.
– La pellagre (3x D : dermatose, diarrhée et démence).
7) Hypervitaminose
– Le nicotinamide n’est pas toxique et il n’y a pas de risques de
surdosage.
– L’acide nicotinique est de maniement délicat chez les allergiques.
Il est contre-indiqué dans l’ulcère à l’estomac
ou du duodénum, dans le diabète et l’hépatite.
Pour ces raisons, on choisit toujours le nicotinamide plutôt que l’acide
nicotinique pour les supplémentations nutritionnelles. Mais l’acide
nicotinique possède des propriétés que n’a pas le
nicotinamide.
8) Groupes à risque
– même personnes que celles des déficits en autres vitamines
B.
9) Action thérapeutique
Le nicotinamide
– En cas de maladie Hartnup (en association avec la vitamine B6.
– en cas d’allergie au soleil, en association avec le bêta-carotène
et la vitamine E ;
– lors de déficiences en tryptophane (en particulier associées
à la constipation chronique et aux régimes végétariens,
– en cas de trouble du fonctionnement d’un neuro-médiateur, la sérotonine,
en association avec du lithium à petite dose. La sérotonine
est un neuro-transmetteur synthétisé dans le cerveau à
partir du tryptophane. Lorsque l’on prend des doses relativement importantes
de nicotinamide, on épargne du tryptophane qui aurait été
utilisé pour sa synthèse et on favorise la synthèse de
sérotonine.
L’acide nicotinique
– Il provoque le plus souvent des effets secondaires et peut parfois être
toxique,
– il est surtout utilisé pour faire baisser le taux de cholestérol
dans le sang mais il faut en utiliser de fortes doses,
– il diminue aussi les triglycérides, autres graisses du sang, et la
Lp(a), une nouvelle substance indice de risque cardiovasculaire,
– il a des propriétés anti-ischémiques, à la fois
parce qu’il participe à la synthèse de l’énergie,
et parce qu’il a un effet vasodilatateur.